A l’image de la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) ou d’Open Lande avec son programme Regenerate, les initiatives collectives à destination de la transformation des organisations se multiplient. Pour ces dernières, entamer une démarche de réparation des écosystèmes environnementaux et sociaux avec, comme cadre, les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) fixés par l’ONU, est à présent facilité. Pour y parvenir, mettre en place une veille régénératrice est un facteur de réussite.

Sous nos yeux, la transformation s'opère et la méthode s'invente en direct. Une palette d'outils se forme progressivement et, parmi ceux-ci, se trouve ceux qui favorisent l'intelligence collective. La veille collaborative, élément crucial et indispensable à ce changement de paradigme, occupe une place essentielle. Grâce à elle, une circulation fluide et constructive de l'information permettra aux organisations de tirer profit des meilleures pratiques et des retours d'expérience. Elles pourront ainsi trouver des solutions existantes pour chaque défi à relever, acquérir de nouvelles connaissances et développer leurs compétences.
De plus, elles auront la possibilité de repérer des méthodes et des indicateurs appropriés à la Déclaration de performance extra-financière (DPEF). Elles pourront appréhender la complexité dans une approche systémique, identifier les acteurs mobilisables pour renforcer leur ancrage local, se tenir informées des futures normes et réglementations débattues et orientées par les acteurs influents, et détecter les tendances en exerçant leur esprit critique. Enfin, la veille collaborative permettra également d'identifier les nouveaux termes et concepts émergents. Cela tout en maintenant une vigilance constante quant aux engagements RSE des tiers-fournisseurs et autres parties prenantes.

Contribuer à la bonne santé des organisations

Tout comme l’agriculture régénératrice, qui consiste à produire différemment pour restaurer les écosystèmes et contribuer à la bonne santé des consommateurs finaux, la veille régénératrice se met au service des organisations dans leur démarche de bifurcation ou de maintien d’un modèle vertueux. Elle s'inscrit dans une chaîne de valeur qui favorise une approche éco-responsable, durable et circulaire, tout en bénéficiant à toutes les parties prenantes et en contribuant à la régénération des ressources utilisées. La veille devient donc régénératrice par son impact horizontal, c’est-à-dire sur les secteurs et les métiers des organisations qui la déploient.

Accompagner le changement avec la Théorie U

La veille collaborative permet de collecter, analyser et partager des informations qualifiées qui accompagne le parcours d’une organisation à chaque étape de la Théorie U. Largement répandue en entreprise dans un contexte de transformation, de nombreuses méthodes d’accompagnement s’en inspirent en adaptant les étapes à chaque étape du processus.20
La veille répond notamment à ces différents besoins d’informations qualifiées :

  • Observer et percevoir les tendances (sensibilisation et mobilisation)
  • Découvrir de nouveaux concepts, modèles, approches, acteurs…
  • Percevoir la complexité et développer la pensée systémique
  • Définir une vision commune et la raison d’être
  • Elaborer la stratégie et un plan d’actions - Monter en compétences
  • Déployer et mettre en oeuvre les changements
  • Eco-conception, innovation, évolution des produits et services, etc.

Une veille régénératrice et, avant tout, régénérative

En revanche, pour être régénérative, la veille doit agir positivement sur sa propre chaîne de valeur en contribuant à la transition de son secteur d’activité qui est celui de l’information (impact vertical). En effet, dans le contexte spécifique de la veille, cela implique de s’inscrire dans un commerce équitable entre consommateurs, plateformes et éditeurs de presse. Il s’agit, par exemple, de contribuer à l’indépendance et à la diversité des médias pour favoriser une exposition à une information variée et équilibrée afin de nourrir l’esprit critique. Il est de fait essentiel que toute la chaîne de valeur s’engage dans cette démarche, notamment en utilisant des outils et des technologies responsables pour réaliser une veille en conformité avec les enjeux sociétaux, sociaux et environnementaux (sobriété numérique, IA éthique, etc.) dans le respect des limites planétaires.

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