En mai dernier, un rapport du cabinet spécialisé sur les études de marché Reports and Data évaluait le potentiel du marché du bioprinting à 4 milliards de dollars d’ici 2026. La bio-impression a déjà fait ses preuves auprès de la médecine, notamment sur la création des prothèses et des implants mais aussi sur la formation des équipes soignantes.

A Bordeaux, CHU et IUT impriment des modèles de reins atteints de tumeur. Il s’agit à la fois d’optimiser la préparation des opérations mais aussi de contribuer à une meilleure formation des étudiants.

Alors que de formidables progrès ont été annoncés au cours des derniers mois, les plus visionnaires y voient une alternative à la transplantation d’organes dans un futur plus ou moins proche. En France, 25 000 personnes sont aujourd’hui en attente de dons.

En août 2019, des chercheurs de l’université de Carnegie Mellon présentaient dans la revue Sciences une technique permettant de fabriquer en collagène des parties fonctionnelles d’un cœur. Une innovation qui permettrait d’envisager la reproduction d’un organe entier selon les auteurs de l’étude.

Autre avancée majeure : l’impression d’une peau 3D incluant les vaisseaux sanguins, présentée par des chercheurs du Rensselaer Polytechnic Institute, aux États-Unis, dans la revue Tissue Engineering.

La bio-impression offre également des perspectives sur la structure osseuse. En mars dernier, l’université sud-africaine de Pretoria annonçait la première greffe d’os de l’oreille interne, reproduits grâce à la technologie 3D. Une opération qui pourrait être réalisée également sur des nouveau-nés, selon le Professor Mashudu Tshifularo, qui appelle aux fonds pour perfectionner sa technique.

Autre projet d’envergure : l’ESA envisage la bio-impression d’échantillons de peaux et d’os dans le cadre des voyages vers Mars. Tommaso Ghidini, à la tête de la Division Structures, mécanismes et matériels, explique : « L’équipage fera face à de nombreux risques et il ne sera pas possible de revenir plus tôt sur Terre […] Il serait impossible d’emporter suffisamment de fournitures médicales pour parer à toutes les éventualités […] une capacité de bio-impression en 3D permettra à l’équipage de répondre aux urgences médicales au fur et à mesure qu’elles surviennent. ».

Si les perspectives sont encourageantes, le chemin est encore long pour l’utilisation d’organes recréés par l’impression 3D. Dans l’article La bio-impression, futur de la médecine sur-mesure ?, le média spécialisé 3D Natives pose les limites liées au coût de l’industrie, mais aussi une question éthique : « il n’est pas encore possible d’évaluer si le corps du patient acceptera le nouveau tissu et l’organe artificiel créé. En plus de tout cela, il faut considérer les règlementations juridiques qui doivent être créées avant que ces avancées ne soient disponibles à un public plus large ».

 

Observatoire Manipulation du vivant, le 16 Décembre 2019

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