Selon le Bureau International du Travail, le nombre d’emplois supplémentaires en lien avec la transition écologique créés dans le monde d’ici à 2030 s’élèvera à 24 millions. Aussi, les entreprises vont avoir besoin de compétences nouvelles et / ou approfondies afin de faire face à la transition écologique, ce qui pose de nouveaux défis en termes de recrutements, de montée en compétences et de nouvelles formations.

Face à l’évolution de la société, aux contraintes environnementales et aux obligations réglementaires, les entreprises doivent en effet s’adapter et prendre en compte la transition écologique : 87% des décisionnaires Ressources Humaines (RH) déclarent que les organisations ont une responsabilité importante dans l’élaboration d’un monde plus juste et responsable et 91 % des salariés pensent que la transition écologique devrait être une préoccupation prioritaire ou importante pour les entreprises françaises.

Les entreprises sont de fait aujourd’hui confrontées à trois grands défis en termes de gestion des talents et du capital humain :

  • Construire la promesse employeur pour renforcer leur attractivité ;
  • Fidéliser les talents pour accompagner au mieux leur évolution ;
  • Renforcer l’engagement des collaborateurs pour favoriser l’expression de tout leur potentiel.

Selon Alexandre Stourbe, Directeur Général du Lab RH, « c'est en agissant en tant que véritable chef d’orchestre de la transition écologique que les RH vont permettre aux entreprises d'effectuer leur mue ». Aussi, la transition écologique est un enjeu clé pour les RH, qui se répercute sur toutes les parties prenantes de l’organisation, en interne comme en externe.

Face à ces mutations, La Climate School, PageGroup et Le Lab RH ont mis en commun leur expertise afin de décrypter les enjeux liés aux transformations des entreprises en termes de gestion des talents et de capital humain rassemblées dans un livre blanc à télécharger ici

Anticiper les impacts du changement climatique sur les conditions de travail

Anticiper les impacts du changement climatique sur les conditions de travail est l’un des enjeux majeurs pour les RH en lien avec la transition écologique.

Pour Isabelle Bastide, Présidente de PageGroup « Alors que les entreprises sont d’ores et déjà confrontées à de nouveaux besoins en termes de compétences et de métiers, l’enjeu stratégique pour les DRH consiste à anticiper dès aujourd’hui l’ampleur de la vague de transformation à venir à tous les niveaux de leur organisation. »

Pour ce faire, les organisations peuvent activer divers leviers, tels que :

  • Prévenir des catastrophes naturelles à venir et qui pourraient toucher les salariés sur leur lieu de travail en se rapprochant des responsables de la gestion des risques ;
  • Porter une attention particulière aux effets du changement climatique sur la santé mentale des salariés, et notamment ce que l’on nomme « éco-anxiété », c’est-à-dire l’impact du climat sur la vie quotidienne dont, à titre d'exemples, le sommeil ou les repas ;
  • Prévoir les effets du réchauffement climatique sur l’absentéisme des salariés et la productivité, notamment pour les secteurs agricoles et de la construction. L’Organisation Internationale du Travail estime d'ailleurs que l’impact des pics de chaleur coûtera à l’économie mondiale plus de 2000 milliards de dollars par an à partir de 2030 en raison d’une baisse de la productivité.

Contribuer à la décarbonisation de l’organisation et faciliter l’engagement de tous

En interne, pour participer à la décarbonation de l’entreprise, les RH peuvent, là aussi, activer divers leviers :

  • Evaluer les domaines RH coûteux en carbone et la manière dont ils peuvent être réduits. Cela peut notamment passer par la réévaluation de la politique de transports, limiter au maximum les trajets qui nécessitent de prendre l’avion, intégrer le critère environnemental dans le choix des prestataires, ou encore par la digitalisation de certains processus comme l’envoi des bulletins de paie au format numérique.
  • Faire émerger et infuser une culture environnementale au sein de l’organisation. Toutes les strates doivent être imprégnées de la stratégie environnementale, afin que tous partagent une culture commune sur l’environnement. Les responsables ressources humaines font partie des mieux placés pour faire émerger cette culture. Ils peuvent à ce titre vérifier la cohérence de la politique environnementale de l’entreprise avec sa culture globale ou encore vérifier, à chaque entretien, que les candidats sont bien alignés sur les valeurs environnementales portées par l’organisation.

Pour que cette culture infuse à tous les niveaux, il peut également être proposés aux dirigeants de se former à ces nouveaux enjeux, pour qu’ils deviennent des « role models », et qu’il n’y ait pas de décalage entre le discours tenu par l’entreprise et les actes. Aussi, c’est bien l’ensemble des collaborateurs qui doit être impliqué.

Afin de faciliter l’engagement des salariés sur l’environnement, il est conseillé aux RH de les consulter afin de s’assurer qu’ils comprennent bien la stratégie de l’entreprise, de communiquer en interne pour que chacun soit bien informé et d’outiller les collaborateurs pour que chacun puisse agir à son niveau.
D’autre part, il peut être pertinent d’aider les salariés dans leurs initiatives en identifiant notamment les obstacles rencontrés et en incitant l’ensemble des collaborateurs à agir pour l’environnement via l’intégration, par exemple, des objectifs environnementaux dans les objectifs individuels et les rémunérations variables.

 

Attirer de nouveaux talents

De plus en plus de candidats, et notamment les jeunes de 25 à 40 ans, font de l’environnement un critère de choix essentiel au moment de postuler à des offres d’emploi. Aussi, 40% des millenials indiquent avoir déjà choisi un emploi dans une organisation parce que celle-ci agissait davantage pour l’environnement que ses concurrents. La différence avec les générations précédentes est frappante : moins de 25% de la génération X (40-55 ans) disent avoir déjà fait ce choix contre seulement 17% pour la génération des baby-boomers (55-75 ans).

En outre, selon Cone Communications, 64% des millenials disent être prêts à refuser un emploi si les valeurs RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) de l’employeur ne sont pas assez fortes.

Les entreprises doivent de fait prendre en compte ce critère pour être attractives, renforcer leur marque employeur et se différencier.

 

Former aux nouveaux métiers et favoriser l’évolution des métiers existants

La formation est un point clé pour les Ressources Humaines en lien avec la transition écologique, surtout lorsque l’on sait que 68% des salariés souhaitent être formés aux enjeux de la transition écologique dans leur entreprise.

La transition écologique touche de très nombreuses professions, dans tous les secteurs : énergie, ingénierie, mais aussi les métiers achats, juridiques ou encore comptables. Selon Antoine Poincaré, VP de la Climate School d’Axa Climate, « le besoin de former massivement aux métiers de la transition écologique est clef, mais il est souvent abordé sous l’angle des nouveaux métiers qui vont apparaître ou se développer. Or la transition écologique va nécessiter aussi – voire surtout – d’adapter les métiers déjà existants à une transformation qui va toucher chaque entreprise et chaque employé. »

Les RH devront donc faire face à de nouveaux défis en termes d’upskilling ou de reskilling, afin de permettre aux collaborateurs de développer de nouvelles compétences, et s’adapter aux nouveaux métiers qui émergent tels que « chef de projet biodiversité » ou encore « manager mobilité durable ».

En outre, il s’agit aussi pour les RH de se former soi-même. En effet, se former est indispensable pour choisir les bonnes formations sur le sujet ou être prêt à répondre aux éventuelles interrogations des collaborateurs sur l’action environnementale de l’organisation. Aussi, selon une étude de l’ANDRH menée auprès de DRH, 90 % d’entre eux estiment qu’ils seront amenés à inclure plus d’actions RSE dans leur politique Ressources Humaines et que la connaissance des enjeux RSE arrive en tête des compétences qu’ils estiment devoir mieux maîtriser.

 

Pour les RH, les défis ne manquent pas en termes d’adaptation à la transition écologique : engagement de la ressource humaine, à tous niveaux, formations, marque employeur, etc. Les Ressources Humaines vont devoir s’adapter et les entreprises n’auront d’autre choix que de se fixer des objectifs environnementaux, et de tenir leurs engagements. Ce sont aujourd’hui de véritables chefs d’orchestre de la transition écologique de l’entreprise, main dans la main avec le département RSE.

Ainsi, les RH jouent un rôle moteur dans la réussite de la transition écologique : l’un des principaux leviers des entreprises pour réussir leur transition réside en effet dans l’engagement de l’ensemble des salariés.

 

Observatoire Ressources Humaines en partenariat avec Le Lab RHle 24 août 2022.

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