A l’instar de 2023, l’encours global de l’épargne solidaire a progressé de 7% en 2024 selon le Baromètre de la finance solidaire FAIR -La Croix*, pour atteindre fin décembre 2024 29,4 milliards d’euros (+ 2 milliards d’euros d’épargne en un an). Une progression sensiblement moins élevée que durant les années Covid, mais qui reste significative et légèrement supérieure à la hausse de l’épargne totale des Français selon Patrick Sapy, Directeur Général de FAIR.

Composante de la finance durable, la finance solidaire favorise l’intérêt de la collectivité sur le long terme puisqu’elle vise à faciliter le financement de projets destinés à lutter contre l’exclusion et à améliorer la cohésion sociale. L’épargne est placée sur des produits financiers solidaires puis orientée vers des porteurs de projets qui développent des activités à forte utilité sociale.

Elle permet ainsi de lutter contre le mal-logement, d’accompagner des personnes en situation de fragilité sociale ou en situation de handicap et de leur offrir un encadrement social et technique pour pouvoir s’insérer de manière durable sur le marché de l’emploi, ou encore de participer au développement des énergies renouvelables et de l’agriculture biologique.


Des canaux de collecte d’épargne en hausse

L’épargne solidaire est collectée essentiellement par trois canaux : l’épargne salariale solidaire, l’épargne bancaire solidaire et l’investissement direct dans une entreprise solidaire (actionnariat solidaire).

  • L’épargne salariale solidaire, principal canal de collecte en 2024, est en hausse de 6%, avec 16,3 milliards d’euros d’encours (soit 55% de l’encours global) et une collecte nette de 600 millions d’euros. En 2024, elle représente 8% de l’épargne salariale française.
  • Cette dynamique haussière concerne aussi l’épargne bancaire solidaire, qui a connu une augmentation de 8% sur la période, atteignant fin 2024 un encours total de près de 12 milliards d’euros. Une croissance légèrement supérieure à sa moyenne historique.
    Par ailleurs, les dons issus des produits de partage (placements solidaires qui permettent à l’investisseur de reverser une partie des revenus générés ou du capital à une association ou une organisation d’intérêt général) ont atteint 15 millions d’euros en 2024, un triplement en 2 ans. L’assurance vie solidaire a quant à elle doublé sa collecte en 5 ans, atteignant les 4,3 milliard d’encours
  • Le troisième canal de collecte de l’épargne solidaire suit également cette tendance. En effet, l’épargne investie dans les entreprises solidaires enregistre une hausse de 10%, s’élevant à 1,2 milliard d’euros en 2024, contre 1,1 milliard en 2023. L’épargne investie dans les entreprises solidaires représente par ailleurs le canal qui enregistre la plus forte progression en pourcentage. 


Un contexte favorable à la croissance de la finance solidaire

Plusieurs facteurs expliquent la dynamique positive de la finance solidaire.

Les taux des livrets ont été plus élevés que l’inflation en 2024. En effet, à titre d’exemples, depuis février 2024 le taux de rémunération du livret A et du livret de développement durable et solidaire (LDDS) a été supérieur à l’inflation (source : Banque de France), augmentant les encours sur les livrets bancaires, dont les livrets solidaires. L’épargne des ménages a également augmenté sur la période, passant de 17% du revenu disponible brut des ménages en 2023 à 18,2% en 2024 (Insee).

Selon FAIR, cette croissance repose aussi sur la capacité de l’économie sociale et solidaire (ESS) à répondre à des besoins manifestes de la société, dans un contexte de réduction des subventions publiques. Elle s’explique aussi par la hausse des créations d’entreprises de l’ESS et par une prise de conscience croissante que performance financière et impact positif sur la société et l’environnement ne sont pas incompatibles.

Le dynamisme des grandes foncières solidaires, telles que Terres de liens ou Habitat et Humanisme, ainsi que la réduction fiscale de 25% sur ces placements peuvent aussi expliquer la progression de l’investissement direct dans les entreprises solidaires.


Un impact concret et mesurable sur le terrain

En 2024, les 29,4 milliards d’euros d’encours ont permis de générer 739 millions d’euros de financements solidaires (+8% par rapport à 2023) et de soutenir plus de 1400 projets à impact social ou environnemental.

Les retombées concrètes incluent notamment :

  • 21 000 emplois créés ou consolidés ;
  • 2 800 personnes relogées ;
  • 6 675 personnes alimentées en électricité d’origine renouvelable ;
  • 2 400 hectares d’agriculture biologiques supplémentaires et 168 agriculteurs soutenus dans l’année.

Du côté de l’épargne salariale solidaire, les financements ont été orientés à près de deux tiers vers le social, un quart vers l’écologie, et 6% vers la solidarité internationale.

 

Bien que ne représentant que 0,46% de l’épargne des Français en 2024 (source), les épargnants ont accordé une part plus importante à l’épargne solidaire en 2024 que l’année précédente. Néanmoins, pour Patrick Sapy, le nombre d’épargnants solidaire pourrait considérablement augmenter si les bénéfices de la finance solidaire étaient davantage mis en avant, que ce soit pour la population ou en termes de rendement.

*Ce baromètre annuel recouvre l’ensemble des produits d’épargne solidaire en France : épargne directement investie dans des entreprises à finalité sociale ou sur des produits financiers investis dans des projets à forte utilité sociale et environnementale.

 

Observatoire Finance en partenariat avec FAIR, le 7 août 2025.

 

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