Des caractéristiques qui auront un impact majeur sur de nombreux secteurs d’activité : télémédecine, smart cities, véhicules autonomes, industrie 4.0… Dans le secteur du divertissement, les perspectives sont considérables pour des expériences plus immersives. « Nous offrirons [aux fans] la possibilité de regarder les matchs sous l'angle de leur choix, comme s'ils étaient l'un des athlètes sur le terrain », explique ainsi Dom Tait, analyste principal au sein de la société d’analyse spécialisée Ovum. Autre exemple : les transmissions de données en temps réel représentent un « élément fondamental de la médecine du futur », selon Yann Fralo, Country manager A10 Networks France. « un spécialiste connecté en direct depuis Sydney peut accompagner son collègue à Helsinki pendant une opération du poumon en lui donnant des instructions précises », expliquait-il dans une tribune à Usinenouvelle.com.
Bénéficiaire d’une licence via sa filiale Hub One, le groupe ADP entend quant à lui « faciliter l’émergence de nouveaux services visant à améliorer la fluidité et la sécurité des opérations et de l’expérience client ». « L’enjeu est d’assurer la transformation digitale des métiers de l’aéroport pour gagner en performance opérationnelle, à l’heure où le trafic aérien ne cesse de croître », précise par ailleurs Guillaume De Lavallade, CEO de Hub One, dans une interview au site spécialisé Tom.travel.
Des points d’ombre demeurent. D’un point de vue sanitaire, l’Anses déplore un « manque important, voire une absence de données relatives aux effets biologiques et sanitaires potentiels ». Autre sujet critique : la cybersécurité et l’utilisation des données. La Commission européenne a déjà pointé dans un rapport « plusieurs défis importants en matière de sécurité » et proposé une boîte à outils pour la mise en œuvre de la 5G, saluée par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information. Certains appellent à aller plus loin, à l’image de Laurence Daziano, membre du conseil scientifique de Fondapol, qui demande, dans une tribune aux Echos, la mise en place d’une « vraie régulation de la 5G en Europe » en termes d’utilisation des données.
Plusieurs spécialistes pressent néanmoins la France et l’Union européenne à ne pas rater ce virage technologique et à déployer ses infrastructures. L’Europe et la 5G : passons la cinquième !, appelle Institut Montaigne. Le think tank publie une série de recommandations pour que l’Europe se donne les moyens de « répondre aux enjeux du développement des réseaux ». Xavier Fontanet, ancien dirigeant d’Essilor, considère dans une tribune aux Echos que « l'Europe a une carte à jouer » : « La rivalité entre Huawei et l'administration américaine doit inciter les Européens à montrer qu'ils ont la capacité à faire contre-poids au géant des télécoms chinois ».
*Agence nationale des fréquences
L’arrivée de la 5G se pose comme l’une des révolutions technologiques de l’année. Le 26 février, l’Arcep précisait le calendrier de son déploiement en France, alors qu’Orange, Bouygues Télécom, Free et SFR se portaient candidats à l’attribution des fréquences. L'organisme délivrait par ailleurs en octobre dernier de premières autorisations « d’utilisation des fréquences 26 GHz », suite à un appel à la création de plateformes d’expérimentations. Bien plus qu’une version améliorée de la 4G, la 5G représente une véritable « technologie de rupture » : débit jusqu’à 10 fois plus élevé, temps de latence réduit pour une communication des données quasi immédiate, « densité de connexion qui permettra de multiplier par 10 le nombre d’objets connectés au réseau simultanément ».*
