La finance solidaire qui consiste, pour les épargnants, à soutenir des projets qui répondent aux défis de notre société tout en faisant fructifier leur argent, continue de convaincre.
Concrètement, il s’agit de placer tout ou partie de son argent sur un produit d’épargne solidaire afin, par exemple, de financer l’accès à l’emploi et au logement pour des personnes en difficulté, ou encore de financer des activités écologiques. La finance solidaire relie ainsi les épargnants, qui cherchent à donner du sens à leur argent, à des entreprises et associations à forte utilité sociale et environnementale.
Le dernier baromètre de la finance solidaire, publié début juin 2021, fait un état des lieux des grandes tendances et évolutions de la finance solidaire en France. Selon ce baromètre, la finance solidaire a connu une très forte croissance en valeur absolue et relative en 2020. L’épargne solidaire a en effet bondi de 5 milliards d’euros l’année dernière. Aussi, l’encours de l’épargne solidaire a atteint les 20,3 milliards d'euros au 31 décembre 2020. Jon Sallé, responsable de l’Observatoire de la finance solidaire, souligne que les résultats sont « tout à fait exceptionnels ».
Au total, ce sont 566 millions d’euros de financements vers des entreprises et associations d’utilité sociale et environnementale qui ont été réalisés en 2020, soit une croissance de 24% par rapport à l’année précédente. On dénombre ainsi 837 000 nouvelles souscriptions d’un placement solidaire sur l’année.
Cet engagement de la part des financeurs solidaires a notamment permis de :
- Verser 3,8 millions d’euros de dons à des associations ;
- Reloger 1 421 personnes ;
- Soutenir 38 480 emplois ;
- Mettre à disposition 1 006 hectares d‘agriculture biologique (soit l’équivalent de 704 terrains de football) ;
- Approvisionner en énergie renouvelable 8 372 foyers supplémentaires ;
- Soutenir plus de 50 acteurs du développement économique dans les pays en développement.
Une utilité sociale en France et à l’international
A titre d’exemples, La Réserve des Arts permet à 4 000 étudiants de filières artistiques d’avoir accès des matériaux pour construire leurs décors, costumes et autres accessoires à partir de déchets issus de travaux artistiques grâce au soutien de France Active, acteur de la finance solidaire.
De son côté, développe une résidence intergénérationnelle dans l’ancien carmel de la Ville de Douai afin de faire cohabiter étudiants et séniors ; tandis que plusieurs ONG soutiennent l’insertion des jeunes, comme Handicap International, via son programme dédié aux 18-35 ans souffrant de handicap en Tunisie.
Des facteurs de croissance multiples
Cette croissance de l’épargne solidaire peut notamment s’expliquer par le contexte de crise sanitaire, qui a fait bondir le taux d’épargne des français, ainsi qu’un changement des a priori au sujet de ces placements.
En outre, on note visibilité augmentée des produits solidaires qui bénéficient notamment d’une plus grande mise en avant par les banques, ou dans les entreprises, comme à travers les PER Entreprises créés sous la loi PACTE, qui a réformé l’épargne salariale et conforté l’émergence de l’assurance-vie solidaire. En effet, ressort de cette étude une forte progression des souscriptions directes au capital d’entreprises solidaires (+ 15%).
Le très bon fonctionnement de ces produits, qui font que la France est à l’avant-garde de la finance solidaire, peut aussi s’expliquer par le cadre règlementaire autour de ce sujet, et la mobilisation des acteurs de l’économie Sociale et Solidaire, financiers et régulateurs.
Ce baromètre souligne aussi le fait qu’en parallèle, les prêts environnementaux, la solidarité vers le Sud et les investissements des foncières sociales ont reculé, et devraient rebondir cette année.
N.B. : Le baromètre porte sur les 166 placements d’épargne solidaire labellisés Finansol, auxquels s’ajoutent les produits d’épargne salariale solidaires non labellisés, mais dont les critères sont quasiment alignés avec ceux de Finansol.
Observatoire Finance en partenariat avec Finansol, le 14 Juin 2021
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